dimanche 1 novembre 2009

Les Matelots Pillien et Peyrat avec Guy Môcquet

Guy Môcquet ne fut pas le seul. (page a été mise à jour le 29 Janvier 2012 et sera mise à jour le 1er Août 2012. En effet Jean-Yves Brouard dans sa rubrique "mémoire de l'Histoire", vient d'évoquer pour la seconde fois depuis 2007 cette triste affaire dans l'hebdo "le Marin", dans les numéros des 6, 13 et 20 Juillet 2012.) Guy Môcquet ne fut "que" l'un des plus connus, alors que les autres sont trop souvent oublié(e)s. Ils étaient des milliers de tous les âges, de toutes les professions et de tous les milieux sociaux:
Toutes et tous ont été victimes de leur engagement, de quelques membres de la riche famille des Armateurs Vieljeux au Matelot Jacques Pillien et son ami le Maître d'hôtel Paul Peyrat. N'oublions pas tous les autres. Ces deux-là méritent au moins autant que Guy qu'on parle un peu d'eux aujourd'hui, comme toutes et tous les autres jeunes gens qui se sont "faits chopper" et l'ont payé fort cher.

Ce 22 Octobre, les professeurs de France ont dû faire lire à leurs élèves la dernière lettre de Guy Môcquet, ce jeune lycéen Parisien héroïque et malchanceux qui pensait vivre la grande aventure en commençant à Résister concrètement à "l'air du temps" mauvais de la France de 1941.
Dénoncé peut-être par hasard, sans doute faute d'une solide expérience guerrière personnelle aussi, (qui en a, à 17 ans?) l'aventure s'est fort mal terminée pour lui. Il s'est fait chopper, durant la plus mauvaise période de l'occupation semble-t-il. Mais fusillé par l'occupant, il a gagné la jeunesse éternelle, la célébrité et notre Admiration.
D'autre part Guy Môcquet fut parfaitement lucide du début jusqu'à sa fin de sa très modeste action Résistante, sa fameuse lettre nous le prouve. Nous savons peu de choses sur lui, mais à 17 ans Guy était déjà un Homme décidé et politisé, ça au moins c'est sûr. Sans doute ceux qui décidèrent "ce qui lui est arrivé", avaient-ils parfaitement compris qui était en face d'eux:
Un ennemi très redoutable pour l'avenir.
Guy Môcquet "récupéré"

C'est une leçon qu'il donne encore aux lycéens d'aujourd'hui: Sachez Résister avec Force même modestement, à "l'air du temps mauvais". Notre "air du temps mauvais" des années 2000 n'est pas le même que celui de 1941. Mais il est au moins aussi pesant, d'une toute autre façon. La population est peu à peu ruinée sous la pression d'un mondialisme débridé et du laisser-faire des "élites" corrompues. Le nombre de "SDF" ne cesse de croître pour cette première raison.
Dernièrement le journal TV de 20h00 a annoncé avec consternation que le fils de son père et étudiant en 2nde année de Droit, renonce à la présidence de l'organisme de gestion du Quartier de Paris La Défense. Le tollé soulevé fut mémorable, il a fait le tour du monde! (lire "Courrier International", Jean a peut-être enfin compris) Cela dit il ne renonça pas du tout à un poste à l'EPAD, d'un genre que je croyais réservé à des gens d'expérience. Cela s'appelle une république bananière, indigne de donner des leçons de morale aux gouvernements Français d'un passé déjà lointain.
Page d'accueil de l'insolite site Internet de ses nombreux admirateurs. Il inquiétait Hitler qui se méfiait beaucoup du vieux Maréchal ambigu, lequel savait comme personne rassurer la population Française, sans doute le plus souvent à tort.
Je n'aime pas toutes ces campagnes de "com" régulièrement organisées dans le genre "Ah! Que le régime de Vichy il était très méchant... Ah! Que nous, on est en démocratie..." Est-ce bien sûr? Le chat qui me regarde en ce moment, n'a sans doute pas lu la Princesse de Clève. Il ne me semble pas nécessaire de vous l'affirmer ici très régulièrement, peut-être tout simplement parce que c'est improbable. N'en étiez-vous pas déjà convaincu(e)s?
Vichy_1st_Govt
Le premier des 4 gouvernements de Vichy. Jusqu'à sa fin ce régime fut une dangereuse et "drôle d'équipe" sans aucune cohérence et dont certains de ses membres n'avaient pas de véritable éthique. Chacun y développait ses objectifs personnels inavoués ou inavouables, pour le pire très souvent c'est connu, mais aussi parfois pour le mieux...
Tout ça pour dire que les notables de France ne sont pas bien placés pour commémorer Guy Môquet et tous les autres. Ils donnent des leçons au Monde entier depuis les années 1980, mais ils ne font absolument rien pour résister à "l'air du temps". Au contraire! Nos "élites" nous disent "il faut s'adapter", exactement comme le gouvernement de Vichy en son temps. D'autre part à l'époque tout n'était pas aussi simple que cela se dit aujourd'hui. En effet même "en interne", à Vichy aussi on Résistait et on le faisait d'une façon aussi insolite qu'efficace. Qui ça "on"? L'Amiral Bléhaut, entre autres.
Le maréchal et ses amiraux. La Flotte constituait l'unique réel point fort d'un régime, qui ne sut pourtant pas l'utiliser. Participer à la seconde guerre mondiale en résistant simultanément aux Alliés et aux Allemands, tout en n'étant pas entièrement "Maître chez soi" de surcroît, c'était une position stratégique absolument intenable...

Les ministres d'aujourd'hui ne font absolument et réellement RIEN pour protéger le peuple contre l'adversité collective terrible du moment, contrairement au régime de Vichy, à côté de tout le reste de "ce que nous savons". Pour être très clair, rappelons ce que Charles De Gaulle disait dans ses mémoires:
-"A Vichy, il n'y avait pas que des vichystes..."
(mon grand-père évadé d'Allemagne en 1941 et recherché par la police de Montpellier à ce titre, n'a eu qu'à faire une lettre au Ministère des Prisonniers à Vichy pour faire arrêter ça. Il retrouva son travail à la SNCF, pour y commettre de surcroît quelques "indélicatesses" envers le premier client "obligé" des chemins de fer à l'époque. Vous devinez qui c'était... On ne comprend pas ce qui se passait dans ce ministère, sauf qu'il valait mieux que les juifs s'abstiennent de leur écrire, même si certains eurent l'imprudence de le faire sans s'en mordre les doigts après! Allez savoir qui, comment et pourquoi...)
Amiral_Henri_Blehaut
L'Amiral Bléhaut était un "gentil", tandis que certains autres amiraux à Vichy l'étaient beaucoup moins. Que s'est-il passé?
Le jeune matelot Jacques Pillien et son ami le Maître d'hôtel Paul Peyrat ont commis le 6 Mars 1942 à bord du cargo Gabriel Guist'hau le pire crime des marins, ils se sont mutinés et tentèrent de voler leur navire. Ils s'en sont emparés par la ruse, puis ils essayèrent de le détourner vers Gibraltar pour rejoindre les Anglais et la France Libre du général De Gaulle.
On parle encore de la lamentable affaire du Bounty. On sait aussi le faire en France, mais on oublie toujours. Dans deux contextes totalement différents, qui se souvient du détournement du paquebot France en 1974 lorsque fut annoncé son désarmement définitif? Qui se souvient du détournement vers la Corse, beaucoup moins glorieux et risqué du car-ferry de la SNCM Pascal Paoli en Octobre 2005? Cela dit les enjeux n'étaient pas les mêmes qu'en 1941, ça c'est sûr...
Vision affligeante du cuirassé Strasbourg coulé à Toulon par son équipage avec tous les autres, pour éviter que les Allemands ne s'en emparent. Situation absurde qui fut la conséquence de l'absence totale de Confiance des Amiraux de la Royale en les alliés. Ils avaient encore moins confiance aux Allemands et le prouvèrent aussi! Sans la méthodique préparation du sabordage organisé "au cas où" par l'Amiral de Laborde, la Flotte soudain piégée n'aurait pas été perdue pour tout le monde comme c'est arrivé. L'attaque de Mers El Kébir par les Anglais en 1940 a eu des suites incalculables...

Jacques Pillien et Paul Peyrat avaient entre 17 et 18 ans et voulaient continuer le combat avec les alliés, comme la majorité des marins du commerce jeunes et célibataires à ce moment. Par contre les autres marins, mariés avec des enfants et qui avaient leur place stable dans les compagnies de navigation, préféraient naturellement le plus souvent rester dans la légalité du moment, ne serait-ce que pour "avoir l'oeil" de près sur leur famille... Qui oserait leur jeter la pierre?
La légalité du moment, c'était la plus grande partie de la flotte de commerce devenue Vichyste avec la Marine Nationale restée seule invaincue en 1940. Cette particularité de la catastrophe de Mai et juin 1940 devait avoir de très lourdes conséquences, à commencer par l'énorme influence soudaine des amiraux dans tous les domaines, pour le meilleur et le moins bien. On a même vu devenir Préfets des capitaines de vaisseau, c'est dire.

François Darlan, Amiral de la Flotte et Premier Ministre à Vichy.

Cette situation a su créer un clivage très dangereux entre tous les Marins Français. Pire encore, ce clivage était naturellement hautement instable. En effet presque tout le monde était indécis, généralement en fonction de l'évolution de la situation de l'Allemagne. Nous en 2009, nous connaissons la "fin du film". Il y avait donc "de l'ambiance", car vouloir rejoindre les Anglais qui venaient d'attaquer la flotte en train de démobiliser à la base navale de Mers-El-Kébir en tuant plus de 1300 marins le 3 Juillet 1940, ce n'était pas très bien vu par tout le monde.
Les navires des lignes Française de la Côte Occidentale d'Afrique étaient donc obligés de naviguer en convois protégés par la Marine Nationale, pour être absolument sûr que:
- Personne n'essaie d'aller rejoindre les Anglais, au moment de passer Gibraltar par exemple...
- Que les alliés ne puissent pas capturer les navires Français, dont la neutralité nouvelle était très théorique. Car ils ne s'en privèrent pas, à chaque fois que c'était possible.
Le Gabriel Guist'hau (merci au site UIM souvent cité à mon bord)

Le 6 Mars 1942 le cargo Gabriel Guist'hau naviguait en convoi sous bonne escorte en train de passer le détroit de Gibraltar, faisant route de Dakar à Casablanca, Oran et Alger. Durant la nuit et au moment le plus favorable, les jeunes matelots Jacques Pillien, Paul Peyrat et Yves Lecalboullec se sont emparés de la passerelle en enfermant le timonier, le matelot de veille, l'officier radio, l'officier de quart et le commandant, après s'être procuré par la ruse des quelques armes du bord, des revolvers normalement gardés chez le commandant.
Alors, ayant étudié les cartes durant des semaines, ils ont soudain mis "en avant toute" et mis le cap sur Gibraltar!
La Sètoise et La Toulonnaise, les escorteurs de la Marine Nationale constatant ce bizarre comportement, ont immédiatement interrogé le Guist'hau sans obtenir de réponse. Puis ils ont ordonné:
-"Stoppez ou on vous coule!" Sans réponse.
-"Stoppez ou on vous coule!" Sans réponse. Bis...
Tandis que le traditionnel "navire observateur" Anglais se rapprochait, la Sètoise et la Toulonnaise ont accéléré pour se rapprocher aussi. Malheureusement le commandant du Guist'hau (qui était un ultra-Vichyste) réussit à se libérer.
Comme il n'avait aucune confiance en "ces petits salopards vicieux de gaullistes et de communistes qui sont partout", le méticuleux Cdt avait planqué une arme dont tout le monde ignorait l'existence...
Je cite ici le Cdt Callo qui est alors allé libérer les prisonniers (tous les autres dormaient) et descendu à la Machine, immédiatement il menaça avec son revolver sur la tempe l'officier mécanicien de quart "en bas" pour faire stopper et mettre "en arrière toute":
-"Stop! Et en arrière toute! Exécution!!" Peu après, le Cdt Callo fit des signaux lumineux à son escorte militaire:
-"J'ai des pirates à la passerelle! Tirez dessus!"
Pendant ce temps la Sètoise et la Toulonnaise s'approchaient le plus vite possible, ils furent donc surpris par la soudaine marche arrière du Guist'hau. Collision! Ensuite la passerelle fut reprise par les armes et le Cdt Callo légèrement blessé. Pillien et Peyrat n'eurent donc que le temps de sauter à l'eau pour essayer de rejoindre l'Anglais, qui se tenait alors immobile à moins de 60 mètres.
L'Amiral Auphan était en charge de toute la Flotte de Commerce. Il déploya une énergie hors du commun et de nombreuses ruses de sioux pour éviter que les Allemands n'en fassent ce qu'ils voulaient, souvent avec succès. Il fit même en sorte que les familles des gars passés "en face" soient rémunérées par la Royale avec (entre autres) la complicité de Bléhaut. Il se déclara aussi jusqu'à sa mort en 1980 parfaitement fidèle au Maréchal, dont chacun interprétait la Volonté à sa façon. Autre personnage très haut en couleur...

Le désastre était devenu inévitable car étant en position de faiblesse devant les Français, l'Anglais n'osa rien faire et s'éloigna par prudence peu après une seconde collision, cette fois sans grande casse. Pillien et Peyrat furent donc capturés peu après Yves Lecalboullec. Ce détournement réalisé par des amateurs ayant échoué, ils furent emprisonnés à Oran dès que possible puis jugés deux semaines plus tard.
Au début ils furent traités avec sympathie par des gars dont souvent, la majorité approuvaient secrètement ce qu'ils avaient fait, à commencer d'ailleurs par le Cdt de la Sétoise qui n'était pas un vichyste très convaincu.
D'autre part ces 3 jeunes gens étaient, contrairement à Guy Môcquet, totalement inconscients de la gravité légale des faits. Sur le moment malgré toutes leurs émotions fortes, ils considéraient leur acte pour "de la bricole"...
C'est à Mers El Kébir que l'affaire a commencé à très mal tourner car vu de Vichy, ce n'était pas "de la bricole"! Je cite l'énoncé de leur INCULPATION:
Mutinerie, piraterie, détournement du navire et de sa cargaison, vol d'armes, violence envers le timonier, l'officier radio et le commandant, manoeuvre dangereuse ayant provoqué une collision, tentative de remise du navire à l'ennemi et pour conclure le tout, l'ensemble de ces actes constituait une véritable trahison de la Patrie. (dur-dur...)
Le vieux maréchal et son "second"

Seul un avocat renommé à Oran osa essayer de les défendre et des gendarmes* soupçonnés de vouloir les aider à s'évader, furent remplacés par des "gars sûrs". Tel était le régime de Vichy, personne n'avait confiance en personne.
(*c'était une mesure tout à fait "justifiée", car ils allaient le faire!)
Comble de malchance, ils sont tombés sur un tribunal maritime militaire spécial, entièrement composé de gars qui venaient directement de Syrie, ceux de l'armée du général Dentz. Il était certainement difficile de faire pire, car ceux-là n'étaient pas "des marrants"! En effet l'armée vichyste de ce général devenu totalement pro-Allemand, venait en effet de mener de très durs combats contre les Français Libre et les Anglais en Syrie et au Liban. Arrivés à Alger après avoir dû capituler, nous pouvons imaginer leur état d'esprit...
Le général Dentz et Darlan à Vichy

Ils furent donc tous les 3 condamnés à être passés par les armes. D'autre part le recours en grâce auprès du Maréchal fut refusé le soir même et une seconde fois le jour de l'exécution. C'est dire qu'ils voulaient "faire un exemple":
Jacques Pillien et Paul Peyrat furent donc fusillés par la marine nationale à Mers-El-Kébir le 23 Mars 1942 à 06h00, soit 17 jours après les faits. A l'époque, ça ne trainait pas! Yves Lecalboullec a eu la chance de n'être pas fusillé, seulement pour avoir réussi à prouver qu'il avait 17 ans. Pillien et Peyrat avaient en effet trop bien "bricolé" leurs papiers, car pour que les Anglais les engagent, il fallait avoir 18 ans!
La peine de mort était à l'époque, interdite aux moins de 18 ans...
Jacques Pillien est "rentré" près de chez lui à Eaubonne, (Ile de France) où une rue porte son nom. Paul Peyrat lui, serait "rentré" plus tard à Bordeaux. Après la guerre, la CGT des Marins organisa le rapatriement des dépouilles, cette information m'a été confirmée il y a peu. Nous manquons de photos des "intéressés"... (photo Jean-Yves Brouard)

Yves Lecalboullec a donc eu beaucoup de chance, mais il a tout de même failli y laisser sa santé. Il fut libéré de son camp de concentration peu après le 8 Novembre 1942, quand les Américains ont débarqué en Afrique du Nord, lorsque l'amiral Darlan a "retourné sa veste" en passant du côté des alliés, lui qui quelques mois plus tôt...
Ce retournement total de la situation locale eut donc pour conséquence de transformer en héros les trois jeunes marins Pillien, Peyrat et Lecalboullec. Leur procès fut naturellement révisé, les condamnations annulées et leur casier judiciaire effacé quelques semaines plus tard. Ca leur faisait une belle jambe à Pillien et Peyrat, tandis que Lecalboullec a eu du mal à retrouver la santé...
L'ex-novice matelot-léger du cargo Gabriel Guist'hau resta longtemps traumatisé par cette douloureuse expérience, dont il parla fort peu jusqu'à la fin de sa vie. Décédé en 1995, il acheva sa belle carrière comme Maître Mécanicien à bord des supertankers de la CNP en 1979. Comme Guy Môcquet, Pillien et Peyrat eurent sans doute le dernier droit et le talent de faire une belle lettre à leurs parents. Une station du métro Parisien porte aujourd'hui le nom de Guy Môcquet et on essaie de l'exploiter politiquement. Des navires de commerce Français ont aussi porté les noms de quelques héros durant les années cinquante.

Ce cargo a donc porté ce nom "Matelots Pillien et Peyrat" jusqu'en 1962, à sa démolition. Les parents (résistants aussi) de Jacques Pillien ont pu récupérer son corps en 1946, il est donc au cimetière à Eaubonne en région Parisienne, où la rue de sa maison natale porte son nom, j'ai d'ailleurs habité plus d'un an à 200 m de là en 1991. Le pauvre Peyrat était Bordelais et n'avait plus de famille. Il est donc resté plus longtemps presque oublié au grand cimetière de Mers El Kébir, que la Marine Algérienne garde et entretient aujourd'hui.
N'oublions pas ces petits gars "qui en avaient" et ces jeunes filles, au moins aussi dures à cuire.

Il serait d'autre part également injuste d'oublier le Cdt Callo qui "sauva son navire des Anglais": Il fut décoré par la Légion d'Honneur par le Maréchal pour cette action dont je reconnais moi-même qu'elle était très dangereuse et pas forcément mal intentionnée. Pour la petite histoire, le Général De Gaulle s'est personnellement "occupé de son cas" en 1945:
Le Cdt Callo s'est donc vu retirer sa Légion d'Honneur et son brevet de Capitaine au Long Cours. Charles De Gaulle ne pratiquait pas souvent le piston, mais il arrivait aussi qu'il l'enfonce quelque part dans le bas du dos des personnes méritantes...
La Tombe de Darlan, assassiné dans d'étranges conditions.
Pour l'anecdote cette triste histoire me fut raconté au moins deux fois durant ma navigation, pendant le quart du soir en passerelle. Elle fait partie de notre Culture Maritime. Ce squelette que la marine nationale conserve très discrètement dans ses placards, a été évoqué avec beaucoup plus de précision en 2007 par l'Hebdo "Le Marin", dans une enquête très fouillée de l'écrivain Jean-Yves Brouard.
D'autre part Yves Lecalboullec a aussi connu dans son "camps de vacances", quelques marins Wallons et Flamands du cargo Belge Carlier. Ceux-là croyaient escaler chez des copains en arrivant à Dakar durant l'été de 1940. Ils ne furent pas déçus...
C'était "quand la France pète les plombs". Car j'ai parfois l'impression que ça recommence.
Bien navicalement - Thierry Bressol - R/O
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Note*: Découvrez l'Amiral Bléhaut avec ce reportage insolite de l'époque. C'est l'une des plus étranges séquences vidéos visibles sur la toile, issue de la collection "INA" des Actualités Cinéma de l'époque, le glorieux ancêtre du journal Télévisé .
PS: Un commentaire personnel à propos du Cdt Callo s'impose. J'avoue un peu d'admiration aussi pour lui et son énergique résistance, quand les gamins étaient en train de réussir à voler son bateau. A sa place, je ne me serais probablement pas plus laissé faire. D'autre part son ancienne amitié avec Darlan, qui était aussi pour le Cdt Callo un copain de service militaire durant la guerre de 1914. Ce fut très certainement la première motivation de ses positions "vichystes". Il paya cher cette ancienne amitié de jeunesse.
Hélas, je n'ai pas de photo des deux matelots. Ce
lycéen héroïque et malchanceux le remplace donc à mon bord.
Qui était-ce? On doit parfois se le demander. Cherchez!
(photo Jean-Yves Brouard)

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour,

A la lecture de votre excellent récit, j'ai constaté votre commentaire sur l'absence de photo des 2 marins. Le journal "Le Bien Public" journal bourguignon a publié une chronique sur ces deux héros avec leur photo sur le pont de la Sétoise. Si vous êtes intéressé je peux vous la transmettre.
Cordialement
Jacques Pillien (un homonyme)
jpil21fr@yahoo.fr